Cotentin, 2019
Olivier Pasqui
ers, photographe, membre de l'association "le bar Floréal. photographie"
Se mettre en vacances de
sa façon habituelle de voir le monde
Je ne cherche pas une description
précise mais une évocation des lieux que je traverse. Les
photographies sont sources de découvertes tant des territoires que
des habitants. Elles restent pourtant bien imparfaites, incomplètes,
tant pour dire la psychologie des femmes ou des hommes, que pour transmettre
ce qu’ils ressentent devant les lieux qu’ils fréquentent.
Toutes les photographies faites au fil des jours par nous tous qui sommes
devenus photographes sont des tentatives pour garder une trace des personnes,
des endroits, des instants que nous avons aimés.
Mais en ces temps de bouleversements de notre environnement, bouleversement
que nous percevons aussi graves qu’inévitables, comment se
projeter ? Comment rendre visible, rendre sensible la disparition ?
Peut-être cette recherche que je commence là,
lors de ces trois semaines en résidence aux Fours à Chaux,
est-elle ma façon de réfléchir à ce risque d’effacement
de nos décors, de nos lieux de mémoires personnelles ou collectives.
(Combien de temps encore pour que les prés salés disparaissent
s’il y a monté des eaux ?)
En contrepoint de ces images en noir et blanc, ces courts diaporamas : des
habitants qui regardent, qui décrivent, qui nous racontent les liens
qu’ils entretiennent avec leurs paysages. Photographies en couleurs,
paroles enregistrées, lenteur de la rencontre, au rythme de mes marches
autour de Régneville-sur-Mer.